Banco Espirito Santo (BES) a récemment été contrainte de créer une “bad bank”. Ainsi, Novo Banco est la “good bank” chargée de reprendre les 59,6 milliards d’euros d’actifs sains et elle est contrôlée par le Fonds de résolution des banques portugaises, créé en 2012 à la demande de la troïka (BCE, CE et FMI). Pour sa part, la « bad bank » récupère les 4,4 milliards d’euros d’actifs toxiques et elle est à la charge des actionnaires historiques de la BES. Ils devront donc en assumer les pertes.
Le concept de “bad bank”, aussi appelé “structure de défaisance”, est beaucoup apprécié depuis la récente crise de 2008. Effectivement, la plupart des banques ont eu recours à cette solution pour assainir leur bilan, mais l’idée des bad bank remonte à longtemps déjà : en 1988, la Mellon Bank, après un grave problème sur son portefeuille d’immobilier commercial décide de créer une bad-bank pour se sauver.
Initialement, le but est d’assainir le bilan de la banque et pour cela on la scinde en deux parties. Une bad bank et une good bank sont alors créées. La première se voit confier les actifs dits toxiques, car de mauvaises qualités ou illiquides (comme par exemple, des obligations de long terme, qui sont difficiles à vendre à la date T). La seconde récupère les actifs stratégiques jugés de bonne qualité.
Cette structure peut permettre à la banque de se concentrer à nouveau sur son coeur de métier (accorder des crédits ou gérer les dépôts, par exemple.) et empêcher que les mauvais actifs ne contaminent les actifs sains du système bancaire. Elle permet aussi à la banque de réduire son risque et de se désendetter en mettant en place un nouveau “business model” plus sain pour le futur.
De plus, cela doit permettre à la banque de retrouver la confiance des investisseurs, en fournissant plus de transparence sur son coeur de métier et en réduisant le coût de surveillance (monitoring) de ceux-ci.
Enfin, la bad bank ayant son propre management et n’étant pas sous la pression des marchés, cela lui permet de maximiser la valeur des actifs toxiques qu’elle détient. D’autant plus qu’à plus long terme, certains de ses actifs peuvent (re)devenir rentables.
Néanmoins, cette solution n’est pas sans coût, d’une part les pertes économiques restent présentes, dans le cas de Banco Espirito Santo, le Crédit Agricole a par exemple enregistré une perte de 708 millions d’euros, car elle détenait 14,6 % de la banque portugaise.
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