Le marché de la potasse se trouve être en situation de marché oligopolistique avec d’un côté le cartel Belarussian Potash Company (BPC) regroupant Uralkali et Belaruskali, et de l’autre côté le cartel Canpotex regroupant les firmes nord-américaines Potash Corporation of Saskatchewan, Mosaic et Agrium.
Ces deux cartels fournissent à eux seuls 70 % du marché mondial, à la manière de l’OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole), ils contraignent l’offre pour fixer des prix plus élevés.
L’économie à travers la théorie des jeux a modélisé les interactions stratégiques entre les différentes firmes. Ainsi, les firmes maximisent leur profit conjoint en fixant un prix par le choix des quantités produites, mais si la firme A réussit à “tricher” sans que la firme B s’en aperçoive, alors elle peut générer du profit supplémentaire. Par contre, si la firme B s’aperçoit de la tricherie alors l’accord tombe à l’eau et les firmes se font concurrence. Ce qui ramène les prix à ceux pratiqués en condition de marché concurrentiel.
C’est à peu de chose près, ce qui est arrivé au cartel BPC : Uralkali, le numéro un de la potasse, a remarqué que Belaruskali n’allait plus respecter les quotas mis en place depuis 2005 et il a donc lui aussi décidé de ne plus les respecter en retour. Ce qui a conduit le prix à baisser de 12% en deux semaines et qui pourrait entrainer une chute de 25 % des cours de la potasse au deuxième semestre 2013.
D’autant plus que Uralkali dispose d’une grande marge de manoeuvre, car la firme dispose des coûts de production les plus faibles tournant autour des 62 dollars la tonne, que l’on peut aisément mettre en perspective avec le prix de cartel situé aux alentours des 400 dollars la tonne.
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