La principale information économique de la semaine dernière est tombée mercredi : la Fed réduit son soutien à l’économie en faisant passer ses rachats d’actifs de 85 milliards de dollars par mois à 75 milliards soit si mes calculs sont bons, une baisse de 10 milliards de dollars.
Cela fait quelques mois déjà que la rumeur d’un tapering1 de la Fed se faisait entendre et curieusement, les marchés ont plutôt bien accueilli la nouvelle. Les prix des bons du trésor américain pourtant soutenus par les rachats de la Fed ont à peine frémi et les indices boursiers étaient bien orientés, alors même que beaucoup liaient les bonnes performances de ces mêmes indices aux injections de liquidité de la Fed. En suivant cette logique, le tapering aurait dû être une mauvaise nouvelle.
Mais, il est aussi vrai que le tapering est lié à une meilleure performance de l’économie américaine : la production industrielle, l’immobilier, les ventes au détail, le PIB, l’emploi semblent s’améliorer et la Fed peut donc, comme elle l’avait indiqué précédemment, progressivement se retirer.
Il faut aussi préciser que la politique américaine se base sur deux éléments :
- Un taux d’intérêt de court terme appelé “Federal funds rate” équivalent au taux directeur de la Banque Centrale Européenne. Le taux de la Fed est couplé à une “Forward Guidance”, qu’on pourrait traduire en français par “orientation prospective” ou “communication prospective” et qui peut être définie comme des déclarations habituellement conditionnées – plus ou moins explicitement – par l’évolution de certains agrégats macroéconomiques clés, faites par une banque centrale sur la trajectoire probable de ses taux directeurs.
- Un programme de rachat d’actif couramment appelé “Quantitative Easing”, assouplissement quantitatif en français. Ces rachats sont effectués à un rythme de 75 milliards de dollars2 par mois, répartis entre les titres adossés à des créances hypothécaires et des bons du Trésor.
Et la Fed a bien mis en avant le fait que ses taux vont rester bas pour longtemps, elle utilise ici la fameuse “forward guidance” pour montrer aux agents que sa politique restera accommodante pendant encore un long moment.
De plus, ce type d’outils est surement plus intéressant que le rachat d’actifs qui a tendance à accroitre le risque d’inflation, même s’il est aussi vrai que l’efficacité des forward guidance est dépendante de la confiance des agents dans les annonces de la banque centrale et que la confiance est fragile, elle peut facilement s’évaporer. En tout cas, Ben Benanke peut partir l’esprit léger en ayant amorcé la fin du QE, la place est donc toute prête pour Janet Yellen.
Laissez un commentaire